top of page
Rechercher

Le jeûne intermittent

Vous retrouvez ici ma conférence sur le jeûne intermittent du 22 mars 2025.



Et si nous avions, en nous, une méthode simple et naturelle pour booster notre énergie, clarifier notre esprit et retrouver un rapport apaisé à l’alimentation ?


Aujourd’hui, je vous parle d’une pratique ancestrale remise au goût du jour et validée récemment par la science moderne : le jeûne intermittent.


Le jeûne intermittent, c’est l’idée de laisser à notre corps de vraies plages de repos digestif.C’est une pratique qui intrigue. Souvent pour des raisons diététiques – on cherche à perdre du poids ou améliorer sa digestion. Mais au-delà de ces deux motivations, il y a derrière cette pratique un potentiel bien plus vaste : une influence profonde sur notre bien être physique et mentale.


Mathématiquement, le jeûne intermittent réduit l’apport calorique de 10 à 30 %, favoriser la perte de poids, améliorer la santé cardio-métabolique, mais au-delà de ce constat, il enclanche l’autophagie, ce processus de nettoyage cellulaire absolument essentiel à notre bien-être.C’est aussi un puissant allié du cerveau. Le Dr Mark Mattson, neuroscientifique reconnu, va jusqu’à dire que le jeûne intermittent améliore les fonctions cérébrales et protège contre les maladies neurodégénératives.


Cette approche, qui peut sembler nouvelle en Occident, est en réalité très ancienne.


Elle fait partie intégrante de certaines médecines traditionnelles comme l’ayurveda – la médecine indienne – qui puise ses racines dans les Védas (textes datant de 1500 à 1200 av. J.-C.), là même où le yoga prend sa source.


La naturopathie, en Europe, intègre également cette pratique.

Aujourd’hui, la science rattrape son retard et commence à observer ce que ces traditions ont perçu depuis longtemps : le corps fonctionne selon un rythme. Ce « tempo”, c’est tout simplement le rythme circadien.


Des chercheurs allemands, particulièrement avancés sur le sujet, vont jusqu’à dire :

“Il vaut mieux compter les heures que les calories.”


Une affirmation à prendre avec précaution – les études actuelles se basent encore majoritairement sur des modèles animaux. Mais l’intérêt est là. En Allemagne, certaines disciplines médicales reconnaissent déjà le jeûne comme une pratique thérapeutique à part entière.

Cela reste une approche nouvelle, encore en exploration, mais prometteuse.



LE JEÛNE INTERMITTENT 16/8 : Qu’est ce que c’est ?
LE JEÛNE INTERMITTENT 16/8 : Qu’est ce que c’est ?

Le principe est simple : on mange pendant 8 heures, on jeûne pendant 16.Concrètement, cela peut ressembler à : petit-déjeuner à 8h, déjeuner à 12h, dernière collation à 16h. Ensuite, on cesse toute alimentation jusqu’au lendemain matin.


Ce type de jeûne n’est pas une mode : c’est une pratique ancestrale, réintégrée aujourd’hui dans les habitudes de vie modernes.


Le corps humain est conçu pour supporter les périodes sans nourriture. À l’époque des chasseurs-cueilleurs, il n’y avait ni placards ni supermarchés. Le corps a donc appris à fonctionner sans apport alimentaire constant. Il est même capable d’optimiser son énergie en période de disette : quand il n’y a rien dans l’assiette, il continue à chercher, à chasser, à réfléchir. Il s’adapte. Il ne perd pas en énergie, sinon, il serait incapable de se mobiliser pour se nourrir à nouveau.


Ce qui se passe dans le corps ?

D’abord, il puise son énergie dans le glucose (apporté par l’alimentation). Mais une fois que ce stock est épuisé – généralement après 12h après le dernier repas – il enclenche un autre mode de fonctionnement. Il va chercher dans les réserves. Et surtout, il enclenche ce processus : l’autophagie.

Autophagie, littéralement : « se manger soi-même ». C’est un nettoyage cellulaire. Le corps va recycler ses déchets, ses toxines, les débris céllulaires… et les transformer en carburant.Ce processus a été découvert que très récemment. Un prix Nobel a été décerné en 2016 à un chercheur japonais pour avoir mis en lumière ce mécanisme.


Bien que la communauté scientifique ne s’intéresse que depuis peu de temps

aux pratiques du jeûne et de ses bienfaits, de nombreuses traditions spirituelles et religieuses l’ont intégré comme un chemin vers une clarté mentale, une purification et une élévation de conscience.

Le jeûne intermittent ne se résume donc pas à une stratégie minceur. C’est une pratique de santé globale. Elle agit sur le corps, bien sûr, mais aussi sur l’esprit.


Les différents types de jeûne


1. Les jeûnes intermittents (courts)

Ces jeûnes s'intègrent facilement dans la vie quotidienne. Ils consistent à alterner des périodes de prise alimentaire et des périodes de jeûne.

  • Le jeûne 16/8 : 16 heures de jeûne suivies d'une fenêtre alimentaire de 8 heures.


    Exemple : dernier repas à 20h, reprise alimentaire à 12h le lendemain.

  • Le jeûne 18/6 ou 20/4 : variantes plus longues du jeûne intermittent, avec des fenêtres alimentaires réduites à 6 ou 4 heures.


2. Les jeûnes hydriques ou secs

Ces jeûnes impliquent une descente alimentaire préalable et nécessitent un accompagnement professionnel (par un thérapeute formé ou en structure spécialisée), car leurs effets sont plus profonds et rapides.

  • Le jeûne hydrique : seuls l'eau, les tisanes ou les bouillons sont consommés.

  • Le jeûne sec : aucune ingestion, ni solide ni liquide. Il demande une grande prudence.


3. Autres formes de jeûnes modifiés

  • Le jeûne au bouillon ou aux jus : alimentation uniquement liquide, à base de bouillons de légumes ou de jus fraîchement extraits.

  • La mono-diète : consommation d’un seul aliment pendant une période donnée (exemple : raisin, pommes, riz).

  • Le jeûne partiel : certains types d’aliments sont volontairement exclus (exemple : suppression des protéines ou des glucides).


4. Les jeûnes à visée thérapeutique

Ces jeûnes sont mis en œuvre pour favoriser la régénération de l’organisme ou accompagner certaines pathologies.

  • Le jeûne Buchinger : basé sur l’absorption d’eau, de tisanes et de bouillons, souvent encadré dans des centres spécialisés.

  • Le jeûne intermittent médicalisé : utilisé en accompagnement de certaines pathologies (diabète, maladies inflammatoires ou auto-immunes).

  • Le jeûne préventif : intégré dans une hygiène de vie globale pour soutenir la santé et prévenir le vieillissement cellulaire.



LE JEÛNE DANS LES GRANDES TRADITIONS SPIRITUELLES
LE JEÛNE DANS LES GRANDES TRADITIONS SPIRITUELLES

Le jeûne n’est pas qu’une pratique alimentaire : c’est, dans de nombreuses traditions spirituelles, un chemin vers la clarté intérieure, la purification et le contact avec le divin. Sans rentrer dans le détail de chacune des religions ou courants spirituels, voici ce qui est recherché au travers e la pratique du jeûne :


Purification du corps et de l’esprit  Pour éliminer les toxines, apaiser l’agitation mentale, et clarifier la conscience.


Discipline et maîtrise de soi Pour renforcer la volonté, transcender les désirs, et cultiver le détachement.


Élévation spirituelle Pour se rapprocher du divin, favoriser les états méditatifs et l’intuition.


Connexion à l’énergie vitale Pour harmoniser les flux d’énergie (prana, Qi), et revitaliser le corps subtil.


Humilité et gratitude Pour ressentir la reliance à plus grand que soi, vivre l’instant présent et développer la foi.




 

Le lien entre jeûne et clarté mentale


Jeûner, ce n’est pas simplement se priver de nourriture. C’est faire l’expérience du manque et de l’inconfort. Une question simple émerge : vais-je mourir si je ne mange pas ? Et la réponse, bien souvent, nous surprend : non.


Cette confrontation à nos peurs profondes ouvre un espace de liberté. On se libère d’un poids, on ressent une forme de légèreté. C’est une expérience profondément méditative.


Ce processus n’est pas sans lien avec le pranayama, que nous pratiquons en yoga. Lors des rétentions de souffle, nous nous privons, pour un court instant, de quelque chose de vital. Et pourtant, nous en retirons du calme, de la présence, de la maîtrise. Deux courants soutiennent cette pratique :

  • La mythologie indienne : elle évoque un nombre limité de respirations données à la naissance. Plus nous ralentissons notre respiration, plus nous allongeons notre vie.

  • La science moderne : des études sur les apnéistes ont montré, via des électrodes posées sur leur boîte crânienne, que leurs ondes cérébrales se calmaient significativement. Le mental agité — ce que les yogis appellent le "monkey mind" — ralentit.


Pourquoi ne pas appliquer ce principe à l’alimentation ?


Prolonger le jeûne naturel de la nuit devient une forme de pranayama alimentaire. L’Ayurveda enseigne que la nourriture est l’une des cinq sources de prana (avec l’air, l’eau, le soleil et les impressions mentales). Si nous cherchons à ralentir et modérer la respiration ou les stimulations sensorielles, pourquoi ne pas aussi ralentir la digestion ?


Dans une démarche de réduction du stress, d’amélioration des performances sportives ou de longévité, on cherche à ralentir plusieurs fonctions vitales :

  • la respiration,

  • le rythme cardiaque,

  • l’activité mentale...


    Et si on ralentissait aussi la digestion ?



Cerveau et intestins : une même dynamique


Faire une pause digestive, c’est aussi faire une pause mentale. Il existe un lien fort entre l’intestin et le cerveau. Diminuer les sollicitations digestives apaise l’agitation mentale. Cela permet une meilleure clarté intérieure.Ce ne sont pas les pensées, ni le dialogue mental qui nous définissent et nous guident au quotidien, mais les sensations. Moins de pensées, c’est plus de présence à soi, plus de justesse dans nos ressentis.




Faire le point sur notre relation à la nourriture


Le jeûne questionne nos habitudes :

  • Manger par conditionnement :

    Nos rythmes alimentaires sont récents dans l’histoire humaine. Ce n’est qu’avec la révolution industrielle, entre 1700 et 1800, qu’est née l’idée d’un apport énergétique constant. Puis, l’industrie agroalimentaire a renforcé ces croyances : petits-déjeuners sucrés, bacon et céréales promus comme indispensables...

    Le jeûne devient alors une résistance douce à cette cadence effrénée. Une façon de ralentir la course à la consommation et de se reconnecter à ses besoins réels.

  • Manger par réconfort émotionnel :

    Le jeûne invite à s’interroger : Comment je vais ? Ai-je besoin de réconfort ? Il permet d’explorer notre relation émotionnelle à la nourriture.



De l’infiniment grand à l’infiniment petit


Nos corps, comme nos esprits, sont traversés par des forces invisibles. Depuis Newton, nous savons que les marées sont influencées par la lune et le soleil. Si ces astres modifient les océans, que dire des influences subtiles qu’ils peuvent avoir sur notre organisme ?


À l’inverse, à l’intérieur de nous, vit un monde microscopique tout aussi puissant : notre microbiote. Le jeûne lui offre une pause, une régénération. C’est en se reliant à l’infiniment petit que nous faisons aussi place au sacré, au vivant.

 






 
 
 

Posts récents

Voir tout
Au sujet du "véritable yoga"

J’ai trouvé ce texte d’une professeure de yoga américaine, @marissatheyogni, qui s’est formée en Inde, intéressant, tellement vrai et à...

 
 
 
Les bons vœux de 2025

Chères et chers yogni, En janvier, nous nous voyons recevoir beaucoup de bons vœux pour la nouvelle année, et rédigeons à notre tour des...

 
 
 

Comments


bottom of page